Category Archive AFVS Info

AFVS Info numéro 22 est paru

Vous trouverez ci-dessous le dernier exemplaire d’AFVS Info, dont voici l’éditorial.

Le saturnisme, une maladie professionnelle

Fin du XIXe siècle, de longues et laborieuses négociations ont abouti à la promulgation de la loi du 9 avril 1898 fixant, pour les accidents du travail, un régime juridique plus simple que pour les accidents ordinaires : si certaines conditions sont remplies concernant le lieu et le temps de travail, il devient inutile de prouver la responsabilité de l’employeur. En contrepartie, le patronat obtient la réduction de l’indemnisation forfaitaire.
C’est ce régime qui a été étendu aux maladies professionnelles par la loi du 25 octobre 1919 à laquelle étaient annexés les tout premiers tableaux de maladie professionnelle, c’est-à-dire une maladie qui est la conséquence directe de l’exposition d’un travailleur à un risque physique, chimique, biologique, ou qui résulte des conditions dans lesquelles il exerce son activité.
Alors que les débats faisaient prévaloir la logique de la prévention, cette loi prévoit la réparation. En effet, elle instaure en France le droit à la réparation forfaitaire des maladies professionnelles et étend l’indemnisation des accidents du travail établie par la loi de 1898 à de nouveaux maux affectant les travailleurs : en contrepartie de leur immuni-té civile, les employeurs acceptent l’automaticité d’une indemnisation forfaitaire des salariés lésés. Ceux-ci bénéficient d’une présomption d’imputabilité au travail des ma-ladies réglementaires définies comme professionnelles, leur épargnant la charge de la preuve. Un système de tableaux précise la liste des pathologies indemnisables et les conditions administratives à remplir pour avoir droit à la reconnaissance d’une maladie professionnelle.
Le saturnisme, conséquence directe de l’exposition à des particules de plomb ou de composés de plomb, qui constituent un risque physique, chimique et biologique, est la première affection reconnue maladie professionnelle en octobre 1919. C’est à ce titre qu’il figure dans le tableau n° 1 dont la dernière révision pour le régime général a été publiée au Journal officiel du 11 octobre 2008. Sur ce tableau figure, d’une part, une liste limitée de symptômes ou de lésions pathologiques que doit présenter le malade, notamment des taux de plombémie dont ≥ 800 μg/L pour l’anémie, ≥ 700 μg/L pour la neuropathie périphérique, ≥ 500 μg/L pour le syndrome douloureux abdominal ou pour le syndrome biologique et, d’autre part, le délai de prise en charge, c’est-à-dire le délai maximal entre la date à laquelle le travailleur a cessé d’être exposé au risque et la cons-tatation de l’affection.
Or, les effets sans seuil de cet élément classé CMR (cancérigène, mutagène et reprotoxique) qu’est le plomb est désormais reconnu. Par ailleurs, les symptômes tels que les risques cardiovasculaires, les perturbations de la spermatogenèse, les troubles de la grossesse (fausse couche, naissance prématurée, bébé de petit poids) ne figurent pas parmi les symptômes retenus.
Malgré une prise en compte formelle d’une sous-reconnaissance de l’origine professionnelle de nombreuses maladies chroniques, les principes fixés en France pour la reconnaissance des maladies professionnelles n’ont guère évolué en un siècle. 100 ans après une révision s’impose au vu des avancées scientifiques.
Alors que le tableau n° 1 fixe le délai maximal entre la date à laquelle le travailleur a cessé d’être exposé au risque et la constatation de l’affection à 10 ans (sous réserve d’une durée minimale d’exposition de dix ans) pour la néphropathie tubulaire, pour les autres symptômes ce délai variant entre 30 jours et un an, force est de constater que certains symptômes peuvent apparaître plusieurs dizaines d’années après l’exposition, comme un cancer lors du relargage du plomb (retour dans la circulation sanguine lors d’une fracture, d’une grossesse, de la ménopause ou d’une immobilisation prolongée).
C’est pour toutes ces raisons que l’AFVS demande que les définitions et les délais inscrits dans le tableau n° 1 soient réexaminés à la lumière tant des travaux scientifiques les plus récents que des travaux qui ont conduit à définir les limites figurant dans le Code du travail.

AFVS Info numéro 21 est paru

Vous trouverez ci-dessous le dernier exemplaire d’AFVS Info, dont voici l’éditorial.

LAFVS et le plomb de NotreDame

C’est dès le lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris survenu le 15 avril dernier que l’AFVS donne l’alerte sur les risques d’intoxication par le plomb touchant le chantier de la cathédrale, mais également les établissements scolaires, les jardins et les crèches, pour ne parler que des endroits fréquentés par des enfants… (1).

En ce qui concerne le chantier de Notre-Dame lui-même, malgré plusieurs rapports de l’Inspection du travail alertant depuis le mois de mai sur les défaillances des installations de décontamination et les risques encourus par les salariés, le ministère de la Culture, chargé du chantier, n’a pas jugé bon d’intervenir. La raison serait-elle, au détriment de la santé des travailleurs et des riverains, de ne pas retarder le chantier pour atteindre l’objectif prôné par le président de la République de finir en cinq ans la reconstruction de la cathédrale ?

C’est en tout cas contre l’avis du ministère que le préfet de région a décidé le 25 juillet d’interrompre les travaux pour contraindre la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) à remettre aux normes les installations afin « de protéger tous les corps de métiers intervenant sur le chantier de Notre-Dame de Paris et continuer de garantir que ces travaux ne génèrent pas de pollution à l’extérieur de celui-ci ». Décision qui met fin à la prévalence des intérêts économiques et politiques sur la santé publique. Enfin, car c’est pendant près de trois mois que le ministère de la Culture, maître d’ouvrage sur le chantier, a enfreint les dispositions du Code du travail et mis en danger les travailleurs, et ce malgré les différents rapports de l’Inspection du travail, qui concluait dans l’un d’eux que « les travailleurs […] sont exposés à un agent chimique dangereux, cancérigène, mutagène, toxique pour la reproduction, en l’espèce des poussières contenant du plomb ».

Le 1er août, un collectif formé par l’AFVS, l’association Henri Pézerat et des syndicats réclame le confinement total de Notre-Dame ainsi que la création d’un centre de dépistage et de suivi sanitaire des personnes exposées au plomb. Ce qui n’a pas été retenu… Mais l’opération de décontamination du parvis de Notre-Dame, des écoles et des jardins autour de la cathédrale démarre. L’ARS avait recommandé des prélèvements pour tous les établissements accueillant des enfants dans un rayon de 300 mètres autour des points de mesure extérieure où les taux de plomb dans les poussières dépassent 5 000 μg/m2, « repère d’aide à la décision » fixé arbitrairement par l’ARS faute d’un seuil pertinent de contamination pour les sols extérieurs.

Si certains comptes-rendus d’analyse de poussières évoquent un seuil de 1000 μg/m2, il s’agit d’un seuil inadapté puisqu’il ne s’applique que pour le contrôle des travaux en présence de plomb dans les logements (article L.1334-2 du Code de la santé publique).

Le 19 août le chantier a progressivement repris, et fin septembre nous apprenons que le ministère de la Culture a enterré le plan de décontamination, au risque d’une grave crise sanitaire. Définitivement ?

Sur le plan revendicatif et médiatique, l’AFVS demande, compte tenu des risques, que la toiture de la cathédrale ne soit pas refaite à l’identique et pose clairement et à voix haute la question de la fin de l’utilisation du plomb dans les monuments historiques.

En tout état de cause, faisons de sorte que, comme le dit le dicton « un mal pour un bien », les conséquences de l’incendie de Notre-Dame en termes de pollution au plomb dans Paris soient l’occasion de faire un bilan global de l’exposition de la population à ce métal toxique. Pour pouvoir mieux combattre cette pollution. C’est ce que semble mettre en place la Ville de Paris.

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(1) Voir AFVSInfo, n° 20, avril-juin 2019, numéro spécial Notre-Dame.

AFVS Info numéro 20 est paru

Vous trouverez ci-dessous le dernier exemplaire d’AFVS Info, dont voici l’éditorial.

Les retombées toxiques de lincendie de la cathédrale NotreDame de Paris

Lundi 15 avril 2019 : c’est en début de soirée que se déclare l’incendie de Notre-Dame de Paris. Depuis plusieurs mois, dans le contexte d’un vaste projet d’ensemble pour l’île de la Cité, une partie de la cathédrale est en travaux de restauration, notamment pour nettoyer l’extérieur de la flèche, noircie par la pollution, et un ensemble de sculptures métalliques, oxydées. Le sinistre démarre à l’intérieur de la charpente, à la base de la flèche, constituée de 500 tonnes de bois et recouverte de 250 tonnes de plaques de plomb, et prend rapidement ampleur. Les flammes dé- truisent intégralement la flèche composée à elle seule de 150 tonnes de plomb, les toitures de la nef et du transept ainsi que la charpente. En s’effondrant, la flèche provoque l’écroulement de la voûte de la croisée du transept, d’une partie de celle du bras nord et de celle d’une travée de la nef. L’intervention de 600 pompiers permet de sauver la structure globale et d’épargner les deux tours ainsi que la façade occidentale.

Alors que l’incendie suscite une vive émotion tant en France que dans le reste du monde et qu’une importante couverture médiatique se met en place, les réactions fusent : Emmanuel Macron annonce vouloir reconstruire la cathédrale dans un délai de cinq ans, un Conseil des ministres est entièrement consacré aux suites de l’incendie et une réunion de lancement d’une souscription nationale pour la reconstruction de Notre-Dame est programmée. Pourtant, per- sonne ne s’interroge sur les risques sanitaires liés à cet incendie : les eaux d’extinction du feu polluées ont-elles regagné la Seine ? Les fumées qui se dégagent sont-elles composées d’un fort taux de particules de plomb ?

Une pollution minimisée et des discours plombés

150 tonnes de plomb, métal fondant à basse température (327 °C) et transformé en vapeur à haute température (1 749 °C) recouvraient la flèche, et 250 tonnes de plomb constituaient les 1 326 feuilles ou tuiles de plomb couvrant le reste de la charpente. Les panaches de fumée jaune visibles à des kilomètres observés à certains moments signent la formation de particules d’oxyde de plomb, composé se formant à partir de 510 °C en présence d’oxygène. Pour parer aux risques d’éboulement et de propagation des flammes, les habitations proches sont évacuées.

Selon les relevés d’Airparif (dont les capteurs sont positionnés dans le 18e arrondissement de Paris) du 16 avril, les conditions météorologiques ont canalisé le panache dans le couloir de la Seine sur la partie parisienne, ce qui a permis d’éviter une stagnation de la pollution. De plus, en raison de la température du foyer, « la fumée sest élevée à plusieurs dizaines de mètres sans contaminer localement les basses couches de lair », mais « lincendie a provoqué le trajet dune quantité très importante de particules ».

Comme des témoins présents au début de l’incendie décrivent un air irrespirable et une forte odeur de brûlé quand les flammes ont commencé à être visibles sur la toiture, Airparif n’exclut pas une pollution très localisée.

LAFVS donne lalerte sur les risques dintoxication par le plomb

C’est dans ce cadre que, dès le 18 avril, l’AFVS publie un premier communiqué dans lequel elle alerte sur les risques liés au plomb : « Lincendie de NotreDame a provoqué le rejet dune quantité très importante de particules, liées à la combustion de la charpente en bois et du plomb présent sur la toiture et dans la flèche ». Et de préciser : « LAFVS tient à alerter sur les risques dintoxication par le plomb qui peut pénétrer dans lorganisme par inhalation ou ingestion (poussières, fumées) et avoir des conséquences particulièrement néfastes sur la santé ».

L’AFVS tient à faire savoir qu’elle restera attentive aux résultats des analyses de l’air ambiant parisien et à la recherche de plomb faites par Airparif et précise qu’elle attend des pouvoirs pu- blics qu’ils appliquent toutes les mesures nécessaires à la protection des populations. En effet, dans les jours qui suivent, le Centre antipoison de Paris découvrira des taux de plomb supérieurs au seuil réglementaire chez des personnes ayant intervenu dans la zone circonscrite au lende- main de l’incendie : « Une importante plombémie pour les pompiers, ceux qui travaillent dans le quartier, ceux qui ont déménagé les œuvres dart ».

Le 19 avril, l’association Robin des Bois publie un communiqué, « NotreDame : un nouveau site pollué à Paris », dans lequel, dans le sillage du communiqué de l’AFVS publié la veille, elle dénonce la pollution du site engendrée par la fusion « dau moins 300 tonnes de plomb dans la garniture de la toiture ». Et d’asséner : « La cathédrale est aujourdhui rendue à létat de déchet toxique », mais pas seulement, car « le risque plomb était jusqualors reconnu et signalé dans les arrondissements du nord de Paris. A partir de la source NotreDame incendiée, il pèse désormais sur lîle de la Cité et sur les sédiments de la Seine ».

AFVS Info numéro 17 vient de paraître

Le dernier numéro d’AFVS Infos, daté de septembre-octobre 2018, est paru. Ci-dessous, son éditorial :

Éditorial

La peinture au plomb encore présente en France ?

Alors que l’intoxication au plomb est évitable, selon les estimations de l’Institute for Health metrics and evaluation (un centre de recherche sur la santé au niveau mondial de Université de Washington) de 2016, elle était responsable de 540 000 décès, les pays à revenu faible ou intermédiaire étant les plus touchés. Le rôle de l’exposition au plomb dans le développement de la déficience intellectuelle chez l’enfant est particulièrement préoccupant. Bien que ce problème soit largement reconnu et que de nombreux pays aient pris de mesures pour y remédier, l’exposition au plomb demeure une source de préoccupation majeure pour le personnel soignant et les responsables de la santé publique. Les peintures contenant un taux élevé de plomb sont une source importante d’intoxication à la maison, notamment chez les enfants. Elles sont très répandues, et de nombreux pays continuent de les utiliser.
Lors du sommet mondial pour le développement durable en 2002, les gouvernements ont appelé à l’élimination des peintures à base de plomb. L’Alliance mondiale pour l’élimination des peintures au plomb a été créée en 2011 dans le but de promouvoir un arrêt progressif de la fabrication et de la commercialisation de ce type de peintures afin d’éliminer les risques. Pour y parvenir, il est indispensable d’instituer un cadre réglementaire au niveau de chaque pays afin de mettre un terme à la fabrication, l’importation, l’exportation, la distribution, la vente et l’utilisation de peintures au plomb.

Dans son plan d’activités, l’Alliance mondiale fixe pour tous les pays une cible consistant à mettre en place, d’ici 2020, un tel cadre réglementaire. Selon une enquête réalisée par l’Organisation mondiale de la santé et le Programme des Nations unies pour l’environnement, au 30 juin 2018, seuls 69 pays avaient confirmé l’adoption de mesures juridiquement contraignantes visant à encadrer l’utilisation des peintures au plomb. Force est de constater que davantage d’efforts s’imposent dans ce domaine, et la semaine d’action internationale pour la prévention de l’intoxication au plomb qui s’est déroulée du 21 au 27 octobre 2018 a été l’occasion de mobiliser l’engagement politique et social pour progresser.
Dès que la peinture a été appliquée dans l’habitation, elle devient une source potentielle d’exposition au plomb, en particulier lorsqu’elle commence à vieillir et à s’écailler. En France, 74 % des cas concernant des enfants qui présentent une plombémie supérieure à 50 μg/L (seuil qui signe un cas de saturnisme chez cette population, maladie à déclaration obligatoire) restent liés à des logements de mauvaise qualité où il y a de la peinture au plomb.

Nous avons récemment reçu à l’AFVS une famille de province dont un enfant était gravement intoxi-qué au plomb. Cette famille habite un logement social construit bien après 1949, date officielle d’inter- diction à usage professionnel de la peinture au plomb, le 1er janvier 1949 étant la date de construction avant laquelle le constat de risque d’exposition au plomb (CREP) est obligatoire pour toute transaction immobilière.

Ce cas nous a conduit à vérifier l’interdiction de la peinture au plomb en France. Selon les composants, elle peut être interdite à l’utilisation ou à la vente : la céruse (blanc de plomb) est interdite à l’utilisation pour les professionnels depuis le 1er janvier 1949 et interdite de mise sur le marché depuis 1993. Enfin, le fait que le minium (tétraoxyde de plomb) soit présent dans le logement de la famille que nous avons reçue laisse penser que les peintures antirouille contenant ce produit ont continué long- temps d’être utilisées, avec ou sans autorisation… Et qu’elles sont peut-être encore fabriquées ? De fait, depuis 1990 la présence de plomb doit être mentionnée sur l’étiquette et ce produit rentre dans le cadre de la réglementation européenne sur le CMR (cancérigène, mutagène et reprotoxique).

Il est donc urgent de se mobiliser pour une interdiction totale de ce type de peinture, quels que soient ses composants. Il est nécessaire aussi que les CREP soient obligatoires pour toute transaction immobilière, y compris lorsque cela concerne un logement social.

Pour aller plus loin voir :

  • le site de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), Santé et sécurité au travail, www.inrs.fr
  • le petit livre de Jamie Lincoln Kitman, L’histoire secrète du plomb, paru en août 2005 aux éditions Allia, dans lequel l’auteur, à travers une grande enquête, retrace l’histoire vraie de l’essence plombée, une entreprise commerciale triste et sordide, qui rejoindrait tranquillement les oubliettes de l’histoire si on laissait les capitaines de l’industrie en faire à leur guise.

Télécharger ici  AFVS Infos n°17

 

AFVS Infos n° 15

La lettre d’informations de l’AFVS (n°15, décembre 2017) est parue. En voici l’éditorial.

Suppression des contrats aides et baisse des APL

Alors que le gouvernement ouvre une concertation concernant la mesure de la suppression des contrats aidés, la mobilisation s’amplifie pour préserver les emplois et l’action des associations. Le 10 novembre dernier, à l’appel du Collectif des associations citoyennes, d’un large front intersyndical, de collectifs unitaires locaux, voire avec le soutien de certaines mairies, les associations se sont mobilisées dans toute la France pour refuser le plan social sur les contrats aidés qui prévoit 250 000 suppressions d’ici fin 2018.

Face à la montée des protestations, le Premier ministre a annoncé le 9 novembre le lancement d’une concertation pour aboutir dès le mois de janvier à des propositions en matière de financement, d’engagement et d’accompagnement de la vie associative. Si le gouvernement a concédé de préserver les contrats aidés liés à l’urgence sociale, au handicap et aux quartiers prioritaires ainsi qu’une augmentation de 25 millions d’euros du Fonds pour le développement de la vie associative, il a refusé de revoir à la hausse l’enveloppe globale des crédits alloués, qui est passée de 2,4 milliards d’euros en 2017 à 1,4 milliard dans le projet de loi de finances de 2018, soit une diminution de 41,6 %, mettant au chômage 150 000 personnes en 18 mois, sans craindre d’augmenter la pauvreté, la misère et la souffrance sociale.

Face à cet état de choses, le Collectif des associations citoyennes appelle les associations à rester mobilisées et à s’exprimer conjointement avec les syndicats de salariés et les collectivités, les sénateurs à rétablir les crédits dédiés aux contrats aidés et les députés à voter en seconde lecture les crédits suffisants pour préserver les emplois associa- tifs comme préalable à une concertation digne de ce nom pour penser les alternatives aux contrats aidés.

Alors que pour réaliser des économies sur la dépense publique le plan logement du gouvernement Macron fait porter l’effort financier prioritairement sur le secteur social, force est de constater que c’est bien au modèle français de logement social auquel il s’attaque. Le gouvernement, sans aucune concertation, que ce soit avec les organismes HLM ou les associations de locataires, et sans faire réaliser les mesures d’impact sur le secteur du bâtiment, a décidé que les loyers HLM baisseraient de 5 euros (article 52 de la loi de finances) pour compenser la baisse de 5 euros de l’aide personnalisée au logement (APL) versée, qu’il a unilatéralement décidé par décret du 28 septembre 2017. Les HLM se retrouvent donc à devoir compenser 1,7 milliard d’euros sans y être préparés.

La volonté du gouvernement est donc de réduire la dépense publique associée au logement social tout en améliorant ses résultats : davantage de constructions, loyers moins élevés… Pourtant, le risque est grand que les organismes HLM, non préparés aux décisions du gouvernement, mettent en sourdine leurs projets de construction ou de travaux, le temps d’adapter leur fonctionnement et d’accéder aux fonds dont ils ont besoin, ce qui aura d’importantes conséquences non seulement sur le volet économique, mais également sur le volet social.

A l’initiative du DAL et de la Fondation Abbé Pierre, une large mobilisation associative et syndicale s’est mise en place, rejointe rapidement par le mouvement HLM et des collectivités locales. Le collectif Vive l’APL a été créé pour coordonner et élargir le mouvement en faveur d’un logement digne pour les familles les plus démunies. L’AFVS fait campagne au sein de ce collectif et a participé aux réunions et manifestations qui ont eu lieu à Paris. Une pétition a été largement signée (150 000 signatures) et remise à l’Élysée le jeudi 21 décembre par des responsables syndicaux et associatifs, dont l’AFVS.

La mobilisation est à suivre sur https://vivelapl.org/

Pour télécharger la lettre d’information, cliquer ici

AFVSinfo n°14

La lettre d’informations de l’AFVS (n°14, septembre 2017) est parue. En voici l’éditorial.

Le plan logement du gouvernement Macron, les APL et le parc social

Alors que pour réaliser des économies sur la dépense publique le plan logement du gouvernement Macron fait porter l’effort financier prioritairement sur le secteur social, force est de constater que c’est bien au modèle français du logement social auquel il s’attaque.

Au mois d’août dernier il avait déjà annoncé son intention de réduire de 5 € par mois les allocations logement par ménage, et ce à partir du 1er octobre, soit une économie de 392 millions d’euros par an réalisée sur le dos des celles et ceux qui ont des difficultés pour boucler leurs fins de mois, familles modestes, petits sala- riés, étudiants, jeunes, chômeurs…

Malgré le tollé que cette mesure a provoqué parmi la population, le gouvernement persiste à vouloir réaliser en 2018 des économies encore plus drastiques sur le budget des APL dans le parc social, le ministre annonçant un effort de 1,4 milliard d’euros sur le seul parc social et une baisse de 18 milliards d’euros des allocations logement.

Quelle est la mécanique envisagée ? Demander aux bailleurs du parc social de baisser les loyers des locataires touchant les APL (2,5 millions de ménages) de 50 €, ce qui réduira les APL d’autant. Une proposition qui les fait réagir… car, en procédant ainsi, c’est bien leur capacité d’investissement pour mener des réhabili- tations ou pour construire qui se trouve fragilisée.

Quoi qu’il en soit, le projet du gouvernement de réduire les APL fédère une opposition grandissante. Un appel commun « Vive l’APL », lancé par 42 associations de locataires, caritatives, d’étudiants, l’Union sociale pour l’habitat (qui fédère les bail- leurs HLM) et des syndicats exhorte le gouvernement à renoncer au projet de réduire les APL, à renforcer l’encadrement des loyers du parc privé et à préserver l’équilibre économique à long terme des bailleurs sociaux afin qu’ils poursuivent leur mission sociale, entretiennent leur patrimoine et multiplient le nombre de loge- ments sociaux dans le but de reloger des familles précaires dans de bonnes conditions.

C’est ainsi que, après d’autres initiatives communes qui ont été réalisées ou sont à venir, le collectif « Vive l’APL » a programmé une mobilisation le samedi 14 octobre dans toute la France. L’AFVS, membre de ce collectif, invite les familles adhérentes à y participer.

Pour télécharger la lettre, cliquer ici

AFVSinfo n°13

La lettre d’informations de l’AFVS (n°13, mai 2017) est parue. En voici l’éditorial.

Dépistage et prévention : le laborieux passage des textes aux actes

Depuis le 8 juin 2015, le seuil de déclaration du saturnisme infantile est passé de 100 à 50 microgrammes de plomb par litre de sang. L’année 2016 est donc la pre- mière année complète d’application de ce nouveau seuil. Anticipée par Paris et la Seine-Saint-Denis, départements où le nombre de dépistages est le plus élevé en Île-de-France, cette mesure aurait dû avoir comme conséquence l’augmentation des cas déclarés. Or, c’est bien le contraire que nous avons constaté à l’Association des familles victimes du saturnisme.

Dans un article paru dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, n° 16-17 du 7 juin 2015, l’Institut de veille sanitaire (InVS) s’interroge sur les raisons de la baisse de 50 % de l’activité de dépistage pour les périodes 2004-2005 et 2011- 2012.

Comprendre la baisse du dépistage, et plus généralement l’inertie de la prévention en matière de saturnisme, puis y remédier, devient donc un impératif majeur.

Au regard de son bilan 2016, l’AFVS a décidé d’étendre son activité et de travailler avec les acteurs locaux dont elle se sent proche, et ce sur trois ou quatre territoi- res : Île-de-France, Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes- Côte d’Azur. Cette approche entend comparer, à partir de données quantitatives, des sites où l’on a la preuve de l’existence du saturnisme avec des lieux où l’on peut sup- poser sa présence en raison des conditions similaires (logement ancien, logement po- tentiellement indigne et logement surpeuplé). L’identification de ces derniers a pour objet d’inciter les acteurs locaux à mener des actions de dépistage. C’est d’une re- cherche-action qu’il s’agit, puisque, dans chaque cas, ces données seront discutées avec les travailleurs sociaux, les associations concernées et les professionnels pour les sensibiliser au saturnisme, à sa prévention et aux moyens de lutter contre cette maladie.

Pour télécharger la lettre, cliquer ici

AFVSinfo N°11

Voici le nouveau numéro de l’AFVSinfo. Il reprend les combats et les dernières nouvelles de l’AFVS. Bonne lecture.

AFVS info n°11

AFVSinfo n°10

Voici, le numéro de Janvier 2015 de l’actualité de votre association.

Dans ce bulletin d’information, vous trouverez les actions de votre association, de ses partenaires ainsi que les collectifs auxquels elle adhère. Mais aussi un état des lieux du mal logement que beaucoup de familles subissent encore aujourd’hui. A travers les monographies vous vous rendrez compte de la réalité des conditions de vie des familles mais aussi de la difficulté d’accéder à un logement social.

AFVSinfo N°9

Voici, le numéro de Mai 2014 de l’actualité de votre association.

Dans ce bulletin d’information, vous trouverez les actions de votre association, de ses partenaires ainsi que les collectifs auxquels elle adhère. Mais aussi un état des lieux du mal logement que beaucoup de familles subissent encore aujourd’hui. A travers les monographies vous vous rendrez compte de la réalité des conditions de vies des familles mais aussi la difficulté d’accéder à un logement social.