Le plomb

Deux livres de références

Blanc de plomb – Histoire d’un poison légal, 2019

De Judith RAINHORN

Blanc de plomb. Histoire d'un poison légal - Judith Rainhorn | Cairn.info

Les substances toxiques peuplent notre monde, elles ont conquis l’air ambiant et envahi l’espace domestique. Nourriture, emballages alimentaires, textiles, produits cosmétiques, peintures… Pas un domaine de la vie quotidienne n’échappe à la myriade de poisons, cancérogènes ou perturbateurs endocriniens suspectés ou avérés. Chacun le sait et, pourtant, y consent.

Pour comprendre les raisons de cet accommodement collectif, l’historienne Judith Rainhorn a enquêté sur le blanc de plomb, la fameuse céruse, massivement fabriquée et utilisée pour blanchir la peinture qui a couvert les murs des villes européennes depuis la fin du XVIIIsiècle. Poison du travail pour les ouvriers qui l’ont jadis manipulé dans les ateliers empoussiérés, le pigment de plomb, responsable du saturnisme, est aujourd’hui un poison environnemental.

Comme pour l’amiante, les pesticides, les phtalates ou encore les nanoparticules, la logique sociale, industrielle, scientifique et politique a imposé son rythme et ses nécessités, faisant de la céruse un poison légal.

L’histoire secrète du plomb – 2005

De Jamie LINCOLN KITMAN

 

Publiée dans le magazine The Nation en 2000, l’enquête de Jamie Lincoln Kitman retrace un aspect largement ignoré de l’histoire économique et industrielle du XXe siècle : l’introduction délibérée du plomb dans l’essence et les manigances des grands groupes automobiles pour imposer son usage et dissimuler au public sa dangerosité pour l’homme et l’environnement. Intrigues, manipulations, ententes secrètes, pressions, chantages et procès se succèdent tout au long du siècle jusqu’à l’interdiction récente de l’essence plombée aux Etats-Unis et dans l’Union européenne. Mais l’histoire n’est pas finie, car les industriels continuent de vendre en connaissance de cause leur produit dans les pays en voie de développement.

Cours de Rémy Slama au collège de France – 6 avril 2022 

Le plomb, le plus vieil ennemi de la santé humaine

L'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) : Portail substance chimique

I N E R I S - Fiche de données toxicologiques et environnementales des substances chimiques Version N°4.1- 2016
Plomb et ses dérivés inorganiques

 

l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS): Plomb et composés minéraux Fiche toxicologique n° 59

Mise à jour du guide pratique de dépistage et de prise en charge des expositions au plomb chez l’enfant mineur et la femme enceinte

Fiche B-Quelles sont les sources de surexposition au plomb et les activités à risque ?

Olivier Chanel, Catherine Dollfus, Jean-Marie Haguenoer, Philippe Hartemann, Guy Huel, et al..
Plomb dans l’environnement : quels risques pour la santé ?. [Rapport de recherche] Institut national de la santé et de la recherche médicale(INSERM). 1999, 451 p., graphiques, références bibliographiques disséminées. ffhal-01571950f

Ce rapport rend compte d'une expertise collective et publie une synthèse et des recommandations concernant le plomb et les risques sur la santé des personnes intoxiquées.

Maîtrise du risque associé à la présence de plomb dans l’environnement extérieur

La Direction générale de la santé (DGS) a saisi le Haut Conseil de la santé publique
(HCSP), le 5 mars 2020, pour que l’avis rendu en 2014 sur les nouveaux objectifs de
gestion de l’exposition environnementale au plomb [1] soit complété sur les points
suivants :
1. Préciser les enjeux sanitaires individuels (pour un enfant) d’une intoxication au plomb au regard des niveaux de plombémie retenus de façon collective pour la déclaration obligatoire et le seuil de vigilance.
2. Sur la base des travaux de l’Anses [2], évaluer la pertinence de définir et le cas échéant, proposer des valeurs de gestion permettant de décliner les actions préventives et un éventuel dépistage.
3. Proposer une simplification des différentes valeurs de gestion de l’environnement, afin d’en faciliter l’appréhension par les pouvoirs publics et la compréhension par le grand public.
4. Préciser les modalités de la détermination de la teneur en plomb dans les milieux (sols meubles et poussières), en particulier quand plusieurs prélèvements sont disponibles pour un même lieu.
5. Apprécier l’opportunité et le cas échéant, actualiser l’avis du 23 avril 2003 du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF), relatif à l’utilisation du plomb en feuilles ou en plaques dans la construction (habitat/établissements recevant du public).
6. Apprécier l’intérêt d’un abaissement du seuil réglementaire de la teneur en plomb dans les poussières après travaux, fixé actuellement à 1 000 µg/m2, au regard des seuils fixés par le HCSP à 25 et 70 µg/m2.

Oleko A, Fillol C, Balicco A, Bidondo ML, Gane J, Saoudi A, Zeghnoun A. Imprégnation de la population française par le plomb. Programme national de biosurveillance, Esteban 2014-2016. Saint-Maurice : Santé publique France, 2020. 53 p.

Malgré une diminution des niveaux de plombémie en France, des facteurs de risque
d’exposition au plomb, de plus en plus étudiés, persistent en population générale. Les résultats de l’étude Esteban nous permettent de suivre l’évolution des niveaux d’imprégnation par le plomb de la population française et de mettre à jour la liste des déterminants de cette exposition en France en 2014-2016. Ces résultats pourraient aussi être utilisés pour objectiver les décisions de santé publique en vue de la poursuite des efforts de réduction des expositions.

 

Glorennec P., Lucas J.-P., Mercat A.-C., Roudot A.-C. et Le Bot B. « Environmental and Dietary Exposure of Young Children to Inorganic Trace Elements ». Environment International 97 (décembre 2016): 28‑36. doi:10.1016/j.envint.2016.10.009.

Children are exposed to toxic metals and metalloids via their diet and environment. Our objective was to assess the aggregate chronic exposure of children aged 3–6 years, living in France, to As, Cd, Cr, Cu, Mn, Pb, Sb, Sr, and V present in diet, tap water, air, soil and floor dust in the years 2007–2009. Dietary data came from the French Total Diet Study, while concentrations in residential tap water, soil and indoor floor dust came from the ‘Plomb-Habitat’ nationwide representative survey on children's lead exposure at home. Indoor air concentrations were assumed to be equal to outdoor air concentrations, which were retrieved from regulatory measurements networks. Human exposure factors were retrieved from literature. Data were combined with Monte Carlo simulations. Median exposures were 1.7, 0.3, 10.2, 34.1, 60.3, 0.7, 0.1, 44.3, 1.5 and 95th percentiles were 4.4, 0.5, 15.8, 61.3, 98.3, 2.5, 0.1, 111.1, 2.9 μg/kg bw/d for As, Cd, Cr, Cu, Mn, Pb, Sb, Sr, and V respectively. Dietary exposures dominate aggregate exposures, with the notable exception of Pb - for which soils and indoor floor dust ingestion contribute most at the 95th percentile. The strengths of this study are that it aggregates exposures that are often estimated separately, and uses a large amount of representative data. This assessment is limited to main diet and residential exposure, and does not take into account the relative bioavailability of compounds. These results could be used to help target prevention strategies.

 

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